Des habitats diversifiés, pour qui ?

Des habitats diversifiés, pour qui ?

Continuité écologique, ligne d’eau, retenue, plan d’eau, habitats, gravière, radiers… sont autant de termes qui alimentent débats et passions depuis maintenant si longtemps…

Qu’est-ce qu’une rivière naturelle ? C’est (pour faire court) une rivière qui alterne, tout au long de son parcours, des habitats variés abritant chacun toute une faune aussi variée ! Une fosse profonde qui dissimule quelques brêmes ou carpes, un radier rapide qui voit naître des truites par dizaines, un plat lentique où chasse la perche…

Voici toute l’importance d’une rivière diversifiée !

Les travaux anciens, qu’il s’agisse de la construction des retenues ou des curages et rectifications qui ont largement été déployés sur le territoire il y a quelques décennies ont meurtri, dans ce sens, nos cours d’eau qui sont devenus, sur certaines parties de leurs linéaires, des kilomètres d’eau stagnante qui s’eutrophise rapidement. L’envasement et le colmatage du lit ont notamment entrainé la disparition de nombreuses zones de frayères.

Si à l’époque, ces travaux avaient pour but de limiter les débordements (ce pour quoi on a exagéré les dimensions des cours d’eau) et de faciliter le travail agricole (notamment suite au remembrement, afin que les cours d’eau suivent les limites cadastrales et permettent un rendement plus important de chaque parcelle), les impacts négatifs ce sont révélés par la suite. Outre la perte environnementale, l’évacuation rapide des eaux à un endroit ciblé ne fait  s’étaler dans les parcelles agricoles, anciennes zones d’expansion des crues qui avaient leur importance pour les zones plus urbaines).

Sur ce linéaire, le Clecq est un ruisseau aux habitats très banalisés suite à de profonds travaux de curage

Nos travaux, qu’il s’agisse du rétablissement de la continuité écologique avec abaissement de la ligne d’eau, la recharge granulométrique ou le reméandrage, ont pour but de retrouver tout ce panel d’habitats qui servent à de nombreuses espèces !

En effet, « vidés » de leur substrat lors des curages et contraints par leurs berges abruptes, les ruisseaux n’ont pas l’énergie nécessaire pour retrouver cet état d’équilibre sans le coup de pouce apporté par les travaux du SMABCAC.

Idée reçue !

Non, un seuil ne permet pas d’avoir plus d’eau dans la rivière. Les poissons qui vivent au niveau de ces « plans d’eau » stagnants auront toujours leur place dans nos milieux car la rivière possède naturellement des fosses de quelques dizaines de centimètres à plusieurs mètres de profondeurs. Même sans les retenues, ils trouveront donc toujours refuge dans un lieu adapté. La quantité d’eau qui s’écoule dans la rivière est toujours la même.

Au contraire, les espèces qui ont besoin d’eau fraiche et courante ne peuvent trouver ces habitats qui ont été noyés dans les linéaires impactés par les retenues et elles sont alors vouées à disparaître.

Une diversification des habitats dans un contexte de réchauffement climatique est positive pour la résilience du milieu et pour limiter l’évaporation. Les espèces peuvent migrer plus facilement en fonction du contexte (migration en zone d’eau fraiche à l’ombre en période de sécheresse) et des périodes de l’année (migration, reproduction, croissance…).

Une rivière naturelle est donc une rivière qui peut accueillir une diversité exceptionnelle d’espèces, toutes aussi importantes les unes que les autres !

À Romefort, même les zones anciennement impactées par la retenue aujourd’hui ruinée
ont retrouvées des écoulements diversifiés propices au développement de la renoncule aquatique, habitat Natura2000