Améliorer la continuité écologique

Le Ministère de la transition écologique et solidaire retient la définition suivante : « la continuité écologique, pour les milieux aquatiques, se définit par la circulation des espèces et le bon déroulement du transport des sédiments. Elle a une dimension amont-aval, impactée par les ouvrages transversaux comme les seuils et barrages et une dimension latérale, impactée par les ouvrages longitudinaux comme les digues et les protections de berges, qui peuvent empêcher la connectivité entre le lit mineur et ses annexes (bras secondaires, affluents…). »

Les obstacles présents sur les rivières induisent des perturbations plus ou moins importantes selon leurs dimensions, leurs emplacements et l’effet cumulé par leur nombre pour les espèces qui y vivent comme pour le fonctionnement du cours d’eau.

Les possibilités de déplacement des espèces sont fortement réduites en raison de la présence de ces obstacles, plus ou moins franchissables. Or, tous les individus ont besoin de circuler sur un linéaire plus ou moins long de la rivière afin d’accomplir leur cycle de vie : reproduction, alimentation, croissance… Des espèces migratrices amphihalines (anguilles, saumons, truite de mer, aloses, lamproies…) ont un parcours long de plusieurs milliers de kilomètres entre le milieu marin et certains de nos cours d’eau. Ces populations parfois menacées d’extinction sont particulièrement sensibles à cette problématique.

Les ouvrages hydrauliques transversaux (seuils, barrages par exemple) piègent les sédiments qui transitent naturellement dans les rivières. Ce blocage vient perturber le profil d’équilibre sur toute la longueur de la rivière et provoque le colmatage du fond, réduisant la qualité biologique du milieu et pouvant provoquer des érosions prononcées du lit et des berges sur certains linéaires. Une bonne gestion des vannages, lorsqu’elle existe et qu’elle est fonctionnelle, peut venir limiter l’incidence du piégeage des sédiments.

Différentes réglementations peuvent s’appliquer sur l’amélioration de la continuité écologique, notamment l’article L.214-17 du Code de l’Environnement qui classe une partie des cours d’eau en 2 listes. Sur les cours d’eau ou partie de cours d’eau classés en liste 2 « il est nécessaire d’assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs. Tout ouvrage doit y être géré, entretenu et équipé selon des règles définies par l’autorité administrative, en concertation avec le propriétaire ou, à défaut, l’exploitant ». Sur le territoire du SMABCAC, plusieurs cours d’eau sont classés en liste 2 par arrêté du 10 juillet 2012 :

  • La Creuse du complexe d’Éguzon jusqu’à la confluence avec la Vienne
  • La Gargilesse et ses cours d’eau affluents de la source jusqu’au complexe d’Éguzon
  • L’Anglin de la confluence avec l’Abloux jusqu’à la confluence avec la Gartempe
  • L’Abloux et ses cours d’eau affluents à l’exception de la Sonne de la limite départementale Indre-Creuse jusqu’à la confluence avec l’Anglin
  • Le Benaize de la confluence avec le Glevert jusqu’à la confluence avec l’Anglin
  • La Claise de la confluence avec l’Yoson jusqu’à la confluence avec la Creuse

 

Une action de restauration de la continuité écologique doit être réfléchie à l’échelle de l’ouvrage (en tant qu’entité) mais également à celle du cours d’eau (en tant que corridor).

Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du Bassin Loire Bretagne (SDAGE 2016-2021) précise que « la solution d’effacement total des ouvrages transversaux est, dans la plupart des cas, la plus efficace et la plus durable car elle garantit la transparence migratoire pour toutes les espèces, la pérennité des résultats, ainsi que la récupération d’habitats fonctionnels et d’écoulements libres ; elle doit donc être privilégiée ». Les objectifs de résultats en matière de transparence migratoire à long terme conduisent à retenir l’ordre de priorité suivant :

  1. Effacement de l’ouvrage
  2. Arasement partiel et aménagement d’ouvertures (échancrures…), petits seuils de substitution franchissables par conception ;
  3. Ouverture de barrages (pertuis ouverts…) et transparence par gestion d’ouvrage (manœuvres d’ouvrages mobiles, arrêts de turbinage…);
  4. Aménagement de dispositif de franchissement ou de rivière de contournement avec obligation d’entretien permanent et de fonctionnement à long terme. Les ouvrages de franchissement doivent être conçus en adéquation avec les espèces cibles devant être prises en compte (efficacité attendue suffisante) de manière à entraîner le plus faible retard possible à la montaison et à la dévalaison et de manière à ce que l’entretien imposé pour assurer leur fonctionnement pérenne (retrait des embâcles, maintien du débit d’alimentation prescrit dans le règlement d’eau) soit le moins important possible.

Hors de ce classement des cours d’eau en liste 2, le SMABCAC peut aussi être amené à travailler avec des propriétaires d’ouvrages pour rétablir la continuité écologique et permettre aux espèces d’accomplir l’intégralité de leur cycle de vie dans les meilleures conditions.