Des zones humides sur le bassin du Clecq ?

Des zones humides sur le bassin du Clecq ?

Souvent menacées ou dégradées, les zones humides restent parmi les écosystèmes les plus touchés par le contexte actuel de changement climatique et l’anthropisation dont souffre notre territoire. En effet, il a été estimé que pratiquement la moitié de la surface des zones humides a disparu entre 1960 et 1990 en France. Cette perte n’est pas sans conséquence puisqu’elle marque une diminution considérable de la biodiversité floristique comme faunistique remarquable que ces milieux accueillent. Au-delà même de l’aspect biologique, les zones humides jouent un rôle fondamental pour la ressource en eau et sa qualité par l’intermédiaire de ses fonctions multiples. Elles contribuent notamment à l’épuration de l’eau, à la régulation des débits des cours d’eau et favorisent également la recharge des nappes souterraines.

Malgré la prise de conscience amorcée dans le cadre de la loi sur l’eau de 1992 au travers de l’objectif de sauvegarde et de mise en valeur des zones humides, le déclin de ces milieux se poursuit aujourd’hui (DDT de l’Indre, 2013). Il semble donc primordial de prendre en considération cette problématique et de mettre en place, dès aujourd’hui, des programmes de protection ou de restauration de nos zones humides en France.

C’est dans ce contexte particulier que le SMABCAC s’engage sur cette thématique, notamment par l’intermédiaire des contrats territoriaux. Des études de localisation, de caractérisation puis de restauration vont voir le jour dans les années à venir.

Malgré l’importance des zones humides sur notre territoire (la Brenne est classée zone RAMSAR, c’est-à-dire « une zone humide d’importance internationale » devant être protégée), les informations disponibles à l’échelle du territoire ne demeurent souvent que théoriques. Il semblait alors nécessaire au SMABCAC d’améliorer les connaissances sur ces milieux. C’est ainsi qu’une première étude concernant la détermination et la caractérisation des zones humides a vu le jour en 2023 au sein du syndicat lors du stage effectué par une étudiante en master 1.

La mise en place de ce projet a nécessité en premier lieu une synthétisation des données préliminaires afin de réduire la zone d’étude à un bassin-versant à enjeux dits “prioritaires”, concernant les probabilités de dégradation des zones humides et l’état des milieux humides présents.

Le bassin du Clecq a, par conséquent, été le bassin-versant sélectionné pour cette étude, avec une probabilité de dégradation de ses zones humides au-delà de 50 %. Ce choix a également été appuyé par la notion d’état global de cette masse d’eau, classée en état médiocre par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne en 2019 (dans le cadre de l’élaboration du SDAGE 2022-2027). Le Clecq est un affluent de la Claise situé sur le département de l’Indre, il naît sur la commune d’Azay-le-Ferron. Son bassin de 38,7 km2 est dominé par l’activité agricole.

Des cartes délimitant des zones humides potentielles existent sur le territoire. Dans un premier temps, il s’agissait donc d’aller vérifier sur le terrain, grâce à des critères pédologiques (étude du sol) et de la flore (étude des végétaux), la présence des ces zones humides et leur état de dégradation.

Au total 67 points de vérification ont été réalisés. Les résultats à l’échelle de ce bassin-versant ont permis de mettre en évidence la tendance déjà démontrée à l’échelle nationale : la forte dégradation des zones humides qui représente, sur ce secteur, 60% des points contrôlés.

Par conséquent, les fonctions octroyées initialement à ces zones humides n’ont eu de cesse d’être modifiées voire inhibées, et une mise en place d’actions en faveur de leur conservation semble donc être obligatoire à l’heure actuelle.

Afin de définir les actions futures à réaliser sur les zones humides, il faut tout d’abord trouver la ou les sources des potentielles altérations de celles-ci. L’occupation du sol et la modification du paysage (remembrement…) par intervention humaine ont souvent été prouvées comme étant les causes principales de la perte considérable des milieux humides. Sur le Clecq, cette pression se traduit par la mise en culture des parcelles initialement considérées comme zones humides, ou encore la mise en place de boisement généralement de peupliers, à proximité des cours d’eau.

Afin d’enrayer cette disparition, il serait nécessaire de mettre en place des projets de restauration/réhabilitation pour les zones humides les plus dégradées. Il ne faut cependant pas négliger l’importance d’une protection sur les zones humides encore fonctionnelles et ainsi éviter qu’elles soient également dégradées dans le futur.